Ah, pas tout à fait prêts finalement : la prolongation des nos visas et la préparation de la moto pour sa première sortie, vont bien nous occuper pendant 4 jours.
Pas de soucis particuliers pour les visas qui seront prolongés en une matinée, après un passage de la foreign police (qui a reçu de l’armée le rapport de notre interrogatoire), pour une 2ème vérification de nos photos (on ne pourra pas dire que les services de renseignements intérieurs iraniens ne fonctionnent pas!).
Un peu plus de temps que prévu pour remettre la moto en état, avec l’aide d’Ali, qui nous a aidés à nous garer dans sa rue, et surtout de Candas et Alaz, couple turc très sympa, en Land Cruiser.
A cela viendra se rajouter une improbable mission déblocage de téléphone, qu’il faut en quelque sorte importer pour pouvoir l’utiliser après 30 jours passés dans le pays : par ici la monnaie! (pas forcément grand-chose rapporté à 20 €, mais le principe est dérangeant)
Nous prendrons bien sûr le temps de voir les immanquables de cette belle ville, surtout de nuit, à commencer par le complexe Amir-e Chakhmaq et son énorme nakhl en bois de palmier, décoré et porté par des centaines de volontaires lors des commémorations du martyr de l’imam Hossein (à vos bouquins sur l’histoire du chiisme). Nous passerons aussi plusieurs fois devant la magnifique mosquée Jameh et ses 2 minarets hauts de 48 m.
Autre curiosité : les ab anbar, énormes réservoirs en forme d’oeuf à la surface, profonds de plusieurs dizaines de mètres et équipés de plusieurs badgirs, qui permettaient de collecter et de stocker de l’eau tout au long de l’année, tout ça au milieu du désert. C’est au dessus de l’un d’entre eux, dans un zurkhaney (maison de force), que nous assisterons au dernier spectacle du jour (assez touristique) de varsesh-e pahvlavani, exercices physiques traditionnels mêlant force et adresse.
Et bien sûr tout le charme de la vieille ville, avec ses maisons traditionnelles transformées en hôtels, ses inombrables ruelles au bout desquelles on pense déboucher sur un impasse, pour finalement tomber sur une place ou une rue animée.
***Ca y est, ready pour de vrai, c’est naturellement avec Alaz et Candas que nous partirons en petit convoi vers le désert à quelques kilomètres de la ville. On se laisse guider par Amir, qui nous amènera visiter un village “fantôme” abandonné de ses habitants 80 ans plus tôt, avant de nous poser sur un spot à l’écart au pied de petites dunes. Pour y descendre, pas de soucis, mais pas sûr qu’Arty ne reste pas planté là sur la montée au retour…
En attendant, on profite à fond d’un premier délicieux barbecue au feu de camp sous le ciel étoilé (un peu éclipsé par la pleine lune), du panorama sous le soleil, avec juste ce qu’il faut de vent dans la journée, les motards se font plaisir à tour de rôle sur la bécane qui marche très bien, les drones et les appareils photos ne se reposeront pas beaucoup, et les enfants ne se lassent de cet immense terrain de jeu. Plus de bois ni de viande pour la 2ème nuit, mais un nouveau compagnon de bivouac : Fabien, venu d’Angers en pick-up roof-tent, et délogé avec plaisir de son spot en solitaire.
***
Après quelques nouvelles virées dans les dunes, une énième vidéo de tous les véhicules en mode Paris-Dakar (en beauuuucoup plus lent), et le passage de la montée de sortie haut la main par Arty (équipé de chaînes à neige), nous revenons sur Yazd, sur l’immense parking en périphérie de la ville bien connu d’Alas et Candas…et de centaines de famille iraniennes, en transit dans la ville : un peu isolés dans le désert, on en avait presque oublié qu’on est en plein Norouz! On découvre et on hallucine devant le concept de camping sur des tapis posés à même l’asphalte, ou dans des petites tentes, et le rangement de la moto dans la soute se fera sous bien des regards curieux.
Finalement, l’endroit restera animé sans être trop bruyant, et très bien pour une nuit.
Ping : 14/03 au 15/03/19 – Interro surprise sur la route de Yazd – Les Pourquoi Pas