30/01 au 03/02/20 – Mu Cang Chai

Avant ça, étape obligatoire en bus entre Tam Coc et Hanoï, dont nous rejoindrons directement l’une des principales gares routières, My Dinh, point de départ de nombre de liaisons vers les villes du Nord du pays. Les inévitables rabatteurs nous aident à négocier les tickets de bus et une chambre à l’hôtel qui doit nous voir débarquer à 2h du matin !

C’est parti pour le deuxième voyage en car, et, une nouvelle fois, nous aurons la chance d’avoir la grande couchette au fond du véhicule. Climatisation à fond bien sûr, mais de bonnes couvertures, un petit snack, et hop, on ne tarde pas à s’endormir au rythme régulier du moteur.

Dans un demi-sommeil, on perçoit quelques arrêts rapides aux points de ramassage des voyageurs en bord de route avant une pause plus longue au cœur de la nuit, qui permettra de se dégourdir les jambes et de se réchauffer (eh oui, on sent qu’on a pris un peu d’altitude) d’une bonne soupe de nouilles ! Et ce n’est finalement qu’à 5h du matin que le bus nous déposera devant l’hôtel, avant de continuer sa route jusqu’à Lai Chau.

***

Après avoir terminé notre nuit dans une chambre simple mais confortable, on commencera la matinée par une petite marche jusqu’au centre de Mu Cang Chai en quête…d’un petit-déjeuner ! Eh oui, service minimum, l’hôtel offre uniquement le gîte !

Sous quelques gouttes de pluie et un ciel bien couvert, nous ne trouverons finalement qu’un seul boui boui ouvert servant la traditionnelle soupe de nouilles un peu fadasse, agrémentée de quelques bouts de poulet. Les structures hôtelières et de restauration ne sont pas légion, un peu surprenant, mais tant mieux car c’est bien ce que nous sommes venus chercher en venant ici plutôt qu’à Sapa. Ajouté à cela la période de congés du Têt, l’endroit est décidément très calme. Quelques veilles femmes Hmong vendent quelques victuailles tandis que des plus jeunes vont et viennent en scooters dans leurs belles tenues colorées.

Aucun intérêt à rentrer à l’hôtel trop tôt, nous quittons donc la rue principale longeant la rivière Hong pour emprunter une petite piste à peine boueuse menant jusqu’au point de vue du village de Quang Hoan. Nous prenons ainsi petit à petit de la hauteur, traversant un joli sous-bois de pins, avant des parties plus dégagées permettant d’observer la charmante vallée et les rizières en terrasse, en bonne partie masquées par les nuages et la brume s’accrochant au flanc des montagnes.

Loin des images des affiches et prospectus présentant des paysages verdoyants, c’est à une dominante marron tristounette sous la grisaille que nous avons droit. Pas non plus de tapis d’épis de riz serrés les uns contre les autres, mais quelques pousses sans doute fraîchement piquées dépassant à peine de la surface lisse de l’eau. Mais ce tableau n’est pas dénué de charme : avec en fond sonore le bruit l’eau s’écoulant en continu via les canaux d’irrigation, les cabanes de bois closes et vides, enveloppées de brume, participent à cette atmosphère toute particulière.

Croisant uniquement des villageois maniant avec dextérité leurs mobylettes sur la piste inégale ou d’autres s’échinant à creuser manuellement dans la terre ocre, nous aurons même droit à quelques rayons de soleil qui viendront donner un peu de relief à ce beau paysage, aux herbes sauvages ou plantes potagères parsemées de fleurs colorées.

Rentrant tranquillement vers notre hôtel, nous serons accostés par un sympathique tenancier d’un petit bar désireux de partager avec nous un thé amer et des sucreries, avant d’arranger pour nous un transfert vers une guest house tenue par une de ses connaissances, plus simple a priori, mais qui devrait nous éviter de devoir aller en quête d’un petit déjeuner dans la ville !

Moins central que ce qu’on avait pensé, mais tout à fait charmant avec sa structure en bois très ouverte, cela promet quelque chose de plus authentique. On se voit déjà échanger avec les propriétaires sur leur mode de vie, en apprendre plus sur la région…Que nenni ! Madame au visage doux mais à l’air timide, Monsieur qui ne décoche aucun sourire, et les deux petites filles dans les jupes de leur maman…On a presque l’impression qu’on dérange, et on comprend vite que les échanges se réduiront à l’essentiel : commande du repas du soir (excellent poisson grillé parfumé à la citronnelle et pâté de porc), et avec l’aide d’autres voyageurs vietnamiens parlant anglais, on réserve nos places de bus pour le retour vers Hanoï le lendemain soir. En attendant, c’est nuit à la fraîche sous deux couches de couverture, avec une toiture pas isolée, c’est nuit à la fraîche sous de bonnes couvertures polaires !

 

***

Après un petit déjeuner à base de riz même pas chaud et sans le traditionnel thé, on arrive non sans mal à se faire indiquer un endroit où louer des scooters, au guidon desquels nous irons explorer une partie du reste de la vallée, 20 km plus loin.

L’image de quelques constructions de grandes structures hôtelières plutôt harmonieuses, mais annonçant un essor du tourisme dans la région, sera vite oublié face au spectacle du versant des montagnes entièrement façonnées par la main humaine, sous un soleil légèrement voilé mais bien présent. Entre deux petits rodéos sur la route en lacets, nous ne manquerons pas l’occasion d’aller nous promener et jouer, presque seuls au monde, au milieu des rizières, nos pieds foulant la terre asséchés et la paille de riz dont la couleur rappelle celle du blé mûr.

Une belle et tranquille journée qui s’achève, nous restituons les scooters avant de déguster un dernier repas chez nos hôtes, et de patienter tranquillement en attendant 21h15, heure de passage prévue de l’autocar. Nos sacs posés un peu en retrait de la route, nous voyons passer un bus à l’heure prévu, mais qui ne s’arrête pas…bizarre, mais notre hôtesse ne nous ne faisant pas de signe particulier, on en déduit que ce n’était pas le bon. Un deuxième suit quelques minutes plus tard, toujours sans s’arrêter, puis, plus rien. On le signale à la dame, qui semble se réveiller et presque réaliser que nous sommes toujours là ! Vent de panique, le premier bus qui nous est passé sous le nez, était le bon, mais apparemment nous n’étions pas assez proches de la route pour qu’il nous voit et s’arrête. Sans doute une évidence pour les locaux, mais pas pour nous, qui voyons déjà notre vol prévu 15 heures plus tard à Hanoï s’envoler sans nous…Mais, finalement, elle nous surprendra presque en appelant le chauffeur du bus suffisamment encore proche, tandis qu’un pick-up débarque pour nous conduire en trombe à 10 km où nous attend l’autocar. Pfiou, on n’est pas passé loin d’une petite catastrophe !

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Allez, remis de nos émotions, on s’installe dans le car bien plein qui nous conduira sans encombres jusqu’à une autre gare routière de Hanoï, d’où nous rejoindrons notre hôtel à pied, dans l’humidité de la ville, où l’aube n’a pas encore pointé le bout de son nez. Réservé à la dernière minute sur internet pour un prix modique, histoire d’avoir un endroit où nous poser et nous rafraîchir avant notre départ prévu pour midi.

Cette dernière expérience hôtelière au Vietnam sera assez surréaliste : entre la vieille couchée derrière le comptoir de la réception qui ne voudra pas nous recevoir, le gérant avec lequel il faudra encore palabrer avant qu’il accepte de nous ouvrir une chambre, et la prestation très très moyenne, on sera servis ! On hallucine de voir qu’un hôtel si miteux et sans doute aux trois quarts vide rechigne à voir une rentrée d’argent…

Bon, pas exceptionnel, mais suffisant pour se reposer un peu, prendre une petite douche, et avaler nos nouilles instantanées (là aussi, obtenir de l’eau bouillie pour les faire cuire n’ira pas de soi). Direction ensuite la gare pour choper la navette et rejoindre l’aéroport où nous terminerons cette jolie petite parenthèse vietnamienne, un peu courte, mais bien remplie !

Alors que l’avion s’approche de Chiang Mai, nous redescendons aussi de notre petit nuage pour retrouver une réalité moins sereine : le nouveau virus sévit toujours en Chine, et commence à toucher timidement le reste du monde, rendant nos plans du retour toujours aussi incertains…

Une réflexion sur “30/01 au 03/02/20 – Mu Cang Chai

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