24/01 au 26/01/20 – Cat Ba Island


Le minibus sera ponctuel : huit heures tapantes. On récupère encore quelques touristes en chemin, puis ce sera le départ pour de bon, quasiment en ligne droite sur une autoroute nickel, mais aux abords souvent jonchés de déchets jusqu’à Haiphong, et le port d’embarquement de Cat Hai.

Une petite traversée d’une heure plus tard, à bord d’un ferry plus très jeune sous un ciel certes moins pollué mais toujours bien voilé, nous arrivons à Cat Ba, plus grande île de la baie. Le transfert vers un autre minibus se fera sans problème, témoignant d’une mécanique plutôt bien huilée derrière l’unique et presqu’insignifiant petit ticket en papier qu’on nous a remis la veille : nous serons ainsi déposés juste devant notre hôtel en pneu en retrait du front de mer, le bus continuant sa tournée de distribution de touristes à leur point de chute. Accueil empressé et sympathique du réceptionniste, qui ne tardera pas à tâter le terrain côté activités annexes qui pourraient nous intéresser, à commencer bien sûr par l’activité reine : les croisières au milieu des pitons karstiques de la baie! Tant qu’à être venus jusqu’ici, on s’en offrirait bien une avec au moins une nuit sur l’eau. Mais nos espoirs sont vite douchés : fête du Têt et personnel en congés obligent, pas de croisières sur plus d’une journée…Bon, c’est déjà bien vu les circonstances…Cela dit, pas besoin de se précipiter : la météo n’est pas encore au top, mais une fenêtre d’éclaircies est annoncée deux jours plus tard, ce qui nous laisse aussi le temps de faire jouer la concurrence. Après avoir pris possession de notre grande chambre (ça change d’Hanoï!), puis dégusté un Bun Cha qui nous laissera une nouvelle fois le ventre à moitié vide, on ira se dégourdir les jambes sur le front de mer, balade qui nous mènera surtout près d’énormes complexes hôteliers en cours de travaux ou de construction, avec vue imprenable sur la baie, malheureusement toujours aux teintes mornes sous ce ciel bas.

Sur le chemin du retour, on prend le temps de prospecter dans les hôtels pour essayer de trouver une chambre avec meilleure vue que celle des câbles et poteaux électriques, tablant sur le fait qu’ils sont sans doute loin d’être pleins à cette période de l’année…


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Banco, on trouve notre bonheur, et on déménage à 500 m de notre premier point de chute, avant de nous lancer dans l’exploration de l’île. Tous en…scooter! Aussi faciles à louer que des vélos, et bien plus adaptés pour découvrir cette île qui fait quand même quelque 350 km2. A trois sur l’un, et deux sur l’autre, on avance tranquillement, surtout moi qui enfourche une monture de ce type pour la première fois. Eh bien sûr, pour les enfants, c’est l’éclate totale!

Quelques gouttes de pluie viennent pimenter un peu le tout, alors que nous roulons sur les routes alternant plat et surtout un peu de dénivelé, et c’est sans encombres que nous atteindrons le Parc National de Cat Ba. Une petite ascension plus tard, c’est depuis le sommet de l’un des pics karstiques que nous admirerons celui des dizaines d’autres recouverts de végétation et parsemant la plaine alentour. Sans doute aurions-nous pu apercevoir la mer au loin, mais la grisaille tenace bouche irrémédiablement l’horizon.

Retour ensuite vers le centre-ville, histoire de trouver de quoi nous restaurer, avant que tout ne ferme. Car les préparatifs du Têt vont bon train dans les magasins et les maisons : nettoyage à grande eau, décorations, confection et vente de gâteaux de riz gluant colorés…Oui, une ambiance très spéciale, dans laquelle le tourisme passe second plan. L’esplanade devant l’écran géant sur le front de mer se remplit de monde petit à petit, dans une ambiance familiale et bon enfant.

Encore quelques heures à attendre avant l’explosion de lumière et de détonations, on retourne donc faire un tour à l’hôtel pour patienter et se détendre. C’est là que la nouvelle tombe : crise sanitaire en Chine, cet organisme microscopique maintenant appelé “nouveau coronavirus” commence à faire de plus en plus de dégâts. Entre autres mesures conservatoires et d’urgence, plus de voyages touristiques jusqu’à nouvel ordre…WTF??‼ A peine 10 jours que nous savourons nos visas si durement obtenus, un jour que nous avons fait l’avance de frais à l’agence, et voici ce nouveau gros grain de sable qui vient à nouveau enrayer la mécanique et assombrir l’horizon du voyage…A peine croyable…Bon, bon, on ne peut pas y faire grand chose pour l’instant, c’est le début de l’épidémie, nos visas chinois sont encore valables plus de 3 mois, il ne nous reste qu’à croiser les doigts pour que tout ça se calme vite, et qu’on puisse enfin entamer le chemin du retour.En attendant, il est temps d’entrer dans l’année du Rat! Un superbe feu d’artifice tiré depuis des barges sur l’eau viendra clôturer cette belle journée. Chùc Mung Nam Mòi!

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Journée du Têt sous des trombes d’eau (on pourrait y voir un signe du destin annonçant une année sombre, nous préférerons nous réjouir d’avoir une telle météo aujourd’hui plutôt que le lendemain), demi-régime à l’hôtel où les propriétaires recevront un peu de famille. Nous pourrons goûter à quelques sucreries et aurons droit au riz rouge de rigueur pour le petit déjeuner, accompagnée de l’incontournable thé traditionnel très amer!

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Les éclaircies annoncées sont bien présentes, on ne pouvait espérer espérer mieux pour notre petite croisière! Rendez-vous matinal avec le minibus multi-arrêt qui nous conduira à l’embarcadère où sont amarrés quelques jolis bateaux en bois, qui se rempliront de touristes, dont nous évidemment. Un sympathique anglais à l’accent de Manchester assisté d’un local nous accueillera, et c’est avec eux, que, équipés de nos badges comme de sages écoliers, nous prendrons la mer.
C’est parti pour une journée de navigation sur les eaux calmes de la baie de La Han, certes plus petite et moins connue que sa “grande soeur” d’Ha Long, mais loin de démériter en beauté. Au détour des pics karstiques de toutes tailles, apparaissent les charmants petits villages flottants de pêcheurs perpétuant un mode de vie séculaire, tout en essayant de conjuguer préservation des indispensables ressources halieutiques et retombées du tourisme.

Alors que le ciel se découvre peu à peu, nous faisons une première halte pour une balade en kayak à la découverte de la Bright Cave, de la Dark Cave, puis de criques magnifiques remplies d’une eau où se réflète maintenant un ciel bleu. Moments privilégiés et calmes (sans les enfants, que des touristes restés à bord auront la gentillesse de nous garder). Nous ne sommes finalement qu’une poignée de kayaks à se succéder, en comparaison des flux habituels, et des images que l’on a pu voir d’enfilades des embarcations autour des rochers karstiques.

De retour sur le bateau, on se régalera d’un délicieux et copieux (contrairement à ce que l’on aurait pu craindre dans ce type de formule “all included”), avant une pause…baignade! Quelques courageux dont nous (petits et grands) ferons partie se jetteront à l’eau, la plupart du temps depuis les 4 et quelques mètres du pont supérieur du bateau, sans toutefois passer de longues minutes à se prélasser dans l’eau, car la combinaison eau fraîche, soleil timide et petite brise fait qu’on se met vite à frissonner!

Dernière étape : ascension des crêtes acérés la Monkey Island, pour notre photo finish avec le panorama bien connu des cartes postales, et vue sur la magnifique baie éclairée par le soleil qui décline, avant de disparaître à nouveau derrière les nuages.

Météo presque inespérée, excursion au top : on ne pouvait espérer mieux!

Nous rentrons à l’hôtel pour notre dernière nuit sur l’île, avant le départ le lendemain pour la baie d’Ha Long terrestre : Ninh Binh!

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