On continue sur le thème des sites archéologiques, avec celui d’Hin Tang à 200 km de Phonsavan.
Première petite étape avant d’y arriver : la source chaude de Baw Noi, résurgence d’eau à la légère odeur soufrée caractéristique se mêlant aux eaux fraîches de la rivière dans un petit bassin rudimentairement aménagé, dont nous serons les seuls à profiter au petit matin. Top!

Puis, traversant des zones habitées par les ethnies qui peuplent le Nord de la Thaïlande, du Laos, et du Vietnam (Hmong, Kamu, Tai Dam ), on commencera à remarquer quelques groupes d’enfants et de jeunes filles joliment vêtus de costumes traditionnels. Puis d’autres, plus loin. Jusqu’au moment où, entre deux modestes maisons en planches et toit de tôles, apparaît un groupe plus important, habillé de tenues très colorées. Alignées en rang, elles se lancent sagement une balle, faisant tinter les multiples colliers et bracelets accrochés à leurs vêtements. Sans doute une répétition pour un événement, une fête, mais le(a)quel(le)?





On n’a pas potassé de guides, alors pour le moment, pas de réponse. On se contente de profiter de ce moment simple et authentique, de ceux-là dont on rêve en partant pour un voyage au long cours…Quelques-unes s’éloignent, jettent des regards timides, tandis que d’autres, moins farouches, acceptent de prendre la pose à nos côtés. On caresse l’espace d’un instant l’idée d’une vraie immersion de quelques jours, pour vivre d’autres scènes simples de vie quotidienne. Hélas, ce n’est pas compatible avec notre planning, et n’oublions pas que la barrière de la langue n’est pas anodine…Bref, on continue notre route jusqu’aux abords d’Hin Tang que nous atteindrons de nuit, au bout d’une piste d’une dizaine de kilomètres depuis la route principale. L’entrée et l’accès au site ne sautent pas aux yeux dans la pénombre…mais on verra bien demain, à la lumière du jour!

***
Ah, pas surprenant qu’on n’ait pas plus remarqué l’entrée que ça : elle n’existe plus! Tout ce trajet donc pour un site à l’abandon depuis un moment, vu la façon dont la végétation a recouvert les départs de sentiers dont on devine les premiers mètres. Un panneau délavé et déchiré sur lequel ne subsistent que quelques lettres, l’ancienne cabane d’accueil aux marches croulantes et sentant l’humidité, tout respire l’abandon…Quelques stèles en pierre, vestiges archéologiques, sont encore visibles et semblent résister à l’envahissement de la végétation, sans doute du fait de l’utilisation des lieux pour des pique-nique et petits feux, comme en témoignent quelques déchets.






Allez, petite déception, pas la peine de s’éterniser, on reprend notre petite boucle, découvrant à la lumière du jour le paysage sec, la piste poussiéreuse, les zones de brûlis, les paisibles scènes de villageois dans les champs, et la vision d’écorces inconnues séchant au soleil.


Puis, à nouveau, plusieurs groupes de jeunes en habits de fête marchent sur le bas côté, dans leurs tenues habits et coiffes aux couleurs plus vives les unes que les autres, les jeunes filles rivalisant en hauteur de semelles compensées et de chaussettes colorées, et la gent masculine, en gilets et chemises élégantes.

Nous arrivons finalement au cœur de la fête, sur la place principale de l’un des “Healthy Model Villages” qui jalonnent la route, et où se retrouve tout ce beau monde, avec un petit stand casse-crôute et quelques animations. On s’est renseignés entre temps : c’est la pleine période du Nouvel An Hmong, et les échanges de balle en rangs font partie d’un rituel de rencontre et de séduction pour les jeunes célibataires en quête de l’âme sœur. Ça vaut bien la peine de se poser pour une pause déjeuner et quelques belles photos!




***
Parés de notre nouvelle petite échelle en bambou sur mesure finalisée par Loïc (qui évite de descendre les 30 kilos de celle d’origine en acier), on poursuit, sur de superbes routes en lacets et en virages, jalonnée de ce que les profanes que nous sommes identifient à des cerisiers, dont les petites fleurs roses égayent ce paysage où le vert et le jaune paille dominent.


Nouvel arrêt dans des sources chaudes, cette fois un peu plus fréquentées, celles de Meuang Hiam. De vrais bains publics en plein air, où l’eau, très chaude sans être brûlante, coule abondamment via des tuyaux directement depuis la source. Pas de véritable bassin où l’on puisse confortablement se prélasser, mais au moins, ce sera parfait pour, se rattraper en bonnes douches, shampoing, et petite lessive. On se tâte à passer la soirée sur place, mais l’augmentation du niveau sonore du resto-bar-karaoké d’en face nous en dissuade!

***
Au bout d’une journée marathon, à avaler les kilomètres sur une portion de route tout en hauts, bas, dénivelés, virages, et même à friser la panne sèche presqu’en plein milieu de nulle part, on arrive dans la jolie ville de Nong Khiaw, où les touristes font à nouveau leur apparition.



Trop tard pour une tranquille ascension vers le point de vue du Phae Daeng Peak qui se fera finalement au pas de course. Quarante-cinq minutes pour un peu plus de 400 m de dénivelé, pas mal du tout, les enfants et Loïc avec Ntyalé sur les épaules et tête! Ce ne sera pas suffisant pour voir les derniers rayons du soleil éclairer le méandre de la rivière Nam Ou qui sépare la ville en deux, et les montagnes aux alentours, mais le panorama reste magnifique, l’air est bien frais et pur. On profite jusqu’aux dernières lueurs du jour, et c’est à la lampe des portables qu’on redescendra le chemin escarpé, clôturant ainsi une session de 12 heures bien remplie!








***
Au petit matin, garés au bord de l’eau sur le parking du petit restaurant (familial et se confondant avec la maison principale comme très souvent) qui fait face à la grotte de Pha Kuang, on découvre le panorama paisible au bord de l’eau et…un pneu arrière dégonflé. Zut…mais rien d’extrêmement urgent, on prend donc le temps de s’équiper en lampes frontales point aller explorer cette grotte qui servit de refuge pendant des mois aux habitants pendant la guerre.

Dépassant le petit autel sous le haut plafond à l’entrée, on s’enfonce dans la pénombre. La hauteur de la voûte rocheuse s’abaisse et les passages se font de plus en plus étroits (y compris un boyau d’à peine 40 cm de diamètre!), une vraie petite aventure jusqu’au bout des quelques 300 mètres de la grotte!








Retour ensuite au camion, pour nous occuper de la mission réparation de pneu…Plus compliqué que prévu : pas un seul des petits garages sur lesquels nous tomberont n’acceptera de s’occuper de nous, nous renvoyant à la ville de Pakmong à …50 km quand même. On n’avait pas prévu de rouler aussi loin avec un pneu défaillant même si ça devrait passer avec les trois restant à l’arrière. Mais surtout, on aurait bien profité davantage de cette jolie ville, des balades en bateau sur la rivière et des nombreux petits treks à la découverte de chutes d’eau. C’est donc un peu à regret qu’on poursuit, doucement jusqu’à Pakmong donc, où nous finirons par tomber sur le bon garage, équipé de tout ce qu’il faut : boulonneuse à choc, pneus et chambres à air neufs, lubrifiants. Il ne manquera que le “décercleur” mécanique, qui aurait évité aux deux gaillards et même à la patronne de s’échiner à coups de masse sur les cerclages grippés de nos jantes!

Comme, d’habitude, il ne faudra pas moins de 3 heures pour changer tout ça et repartir, d’un bon pneu en direction de la deuxième ville du pays, Luang Prabang!
Ping : 20/12 au 25/12/19 – Joyeux bordel à Noël – Les Pourquoi Pas