19/11 au 22/11/19 – Echec à Phnom Penh, mat à Koh Dach

De retour sur notre spot pas terrible dans la zone industrielle, on se met dès le lendemain en ordre de marche pour une session administrative bien stressante.

Nos investigations lors de nos précédents passages à Phnom Penh nous avaient permis de tâter l’improbable (mais bien vraie) piste de l’agence multi-activités (location de scooters, tours guidés,..) annonçant l’obtention du visa pour la Chine en 4 jours ouvrés, avec comme seules pièces justificatives…une photo d’identité, et une commission de seulement 20 USD…Suspect mais en même temps prometteur…jusqu’au moment où nous mentionnerons la présence de nos tampons turcs et pakistanais ; notre interlocutrice ne nous déconseille pas de tenter, mais c’est tout comme.

Reste donc l’option de faire notre demande directement à l’Ambassade. Bémol : en plus de longue liste de justificatifs à fournir en matière d’itinéraire, pas possible d’annoncer qu’on compte rentrer en camion ; ce qui veut dire réservations de vols annulables. La pression monte encore d’un cran quand on a confirmation, par une autre famille en galère de visas, qu’il est impossible de le faire depuis le Laos (notre prochaine destination) sans y être résident…

Bon, une journée complète ne sera pas de trop pour se préparer : réservations, récupération des documents de l’agence en Chine, toujours très réactive, 10 000 photocopies et impressions, remplissage de formulaires…avant de fignoler le programme tendu du lendemain : récupération du nouveau passeport de Ntyalé à l’Ambassade de France, puis course jusqu’à celle de Chine qui se trouve à l’autre bout de la ville (heureusement qu’elle n’est pas si grande que ça)!

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Croiser les doigts, avoir un dossier bien rangé, et fourni la fameuse lettre d’explication sur le modèle de celle ayant dernièrement sauvé la mise aux voyageurs à l’Ambassade de Chine en Mongolie, rien de tout cela n’aura suffi…Loïc repartira avec nos dossiers complets, et la tête basse, la Consul en personne lui ayant confirmé qu’avec nos tampons pakistanais, une « enquête » par leurs services serait nécessaire (avec conservations des passeports bien sûr,) avant d’éventuellement nous délivrer nos visas. Mais bien sûr…Comme souvent dans ces cas, nos dossiers ne sont donc pas refusés, juste pas soumis. Tout comme ceux de Sonia et Franck, parents de l’autre famille, et ce, malgré l’absence de visas problématiques de leur côté…

Coup de massue donc, même en sachant que c’était loin d’être gagné… Pour la première fois, acculés d’une certaine façon, on en vient à envisager sérieusement l’option de refaire nos passeports. Opération qui semble finalement plus simple que ce qu’on imaginait, comme on nous le confirmera à l’Ambassade de France. Sauf qu’à 10 jours de l’expiration de nos visas, plus le temps de le faire au Cambodge. Ce sera donc la mission n°1 lors de notre arrivée au Laos.

Eh bien, ce n’est donc pas encore maintenant qu’on aura l’esprit tranquille sur le sujet, et, forcément, la journée se terminera sur une tonalité plutôt morose.

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Allez, on se ressaisit : déjà notre troisième passage dans la ville, et on a l’impression de n’en avoir encore rien vu! Pas question de la quitter sans avoir au moins visité l’un des principaux lieux de mémoire du génocide perpétré sous le régime des Khmers Rouges: le musée de Tuol Sleng. C’est dans cet ancien lycée transformé (comme une partie des bâtiments alentour à l’époque) en lieu de détention et de torture que furent incarcérées environ 12 000 personnes, dont peu ressortirent vivantes, ou du moins juste pour le temps du trajet jusqu’aux « Killing Fields », à quelques kilomètres. Et tout cela il y a à peine plus de 40 ans…On essaie de trouver au mieux les mots pour expliquer simplement les choses aux enfants, qui perdent forcément un peu plus de leur innocence face à l’une des illustrations du côté sombre de l’Humanité…

Le noir et blanc des photos atténue parfois la dureté de certaines images sur lesquelles on évite qu’ils s’attardent, pendant que sur d’autres, il accentue au contraire la gravité, parfois l’ahurissement du regard des détenus, hommes, femmes, enfants, méthodiquement photographiés…Nous entrevoyons en sortant les deux derniers survivants de cet enfer, Chum Mey et Bou Meng, entourés de petits groupes venus écouter le récit de leurs souvenirs, sans doute toujours bien présents derrière leur regard encore vif…

La journée se terminera sur une note moins grave, celle de nouvelles retrouvailles avec les Gali ! Eh oui, nous les avions quitté à Ao Tan Kuh, à la veille de leur départ pour le Cambodge où les attendait leur camping-car « shippé » depuis la Corée du Sud. On les retrouve, le véhicule est bien là, dépouillé malheureusement à l’arrivée, comme celui de deux autres familles compagnes d’infortune. Mais comme toujours, ils gardent le sourire, se projettent aussi sereinement que possible et dans la bonne humeur dans la suite du voyage, qui, et c’est le principal, continue. On partage nos récits de petites et grosses galères, et bien sûr un petit verre sur les quais animés de la rivière Tonle Sap.

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Petit bout de chemin ensemble le lendemain, jusqu’aux abords de l’île de Koh Dach où nous prévoyons de faire un petit saut, pendant que nos amis continuent vers le Nord et la frontière avec le Laos. Un nouvel au revoir donc, mais pour peu de temps sans doute, car nous prendrons la même direction qu’eux, avec quelques jours de décalage.

On se met à la recherche de l’embarcadère vers l’île, pour une petite pause nature, presqu’en plein milieu de la ville. C’était sans compter sur la cupidité et l’arrogance de la « capitaine » du bateau, qui nous proposera un tarif juste aberrant (30 USD) juste pour la traversée aller). Les membres du petit « centre » de visite médicale (incluant des bénévoles français) temporairement installé dans la cour d’une école où nous assisterons au joyeux spectacle de la sortie des classes, nous confirmeront qu’on a loupé le port principal, plus proche de Phnom Penh…

Eh bien tant pis, ce nous laisse plus de temps pour profiter de nos derniers jours au Cambodge !

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