Belles autoroutes certes, échangeurs tentaculaires, mais aussi chaleur, moiteur, pollution : même à la périphérie de Bangkok (près de l’aéroport principal) que nous atteignons en début de soirée, les effets collatéraux de la grande ville sont bien là. Et les difficultés pour se garer au calme qui vont avec…On trouvera quand même un petit terrain vague où Jecks, artiste avec lequel nous sommes en contact, viendra nous rejoindre pour un premier contact très sympa, un peu gâché par les moustiques voraces. Rendez-vous pris pour le lendemain sur le campus universitaire !
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10 kms plus loin, nous retrouvons Jecks devant le Bangkok College of Fine Arts dont l’un des murs est en train d’être couvert d’une fresque par des étudiants. Nous sommes autorisés à entrer à l’intérieur du Campus, et roulons doucement avec notre gros gabarit entre les bâtiments, déserts en cette période de vacances. Mais avant l’effort, un peu de tourisme et de réconfort ! Petite session découverte du Hua Takhe, charmant marché sur l’eau au bord du canal du même nom, où nous prendrons le temps de nous régaler d’un pad thaï et de milk shake, tout en contemplant le va-et-vient des barques, avant de rentrer vers le camion. C’est parti !
On sort les vélos pour que les enfants se défoulent, et, sous le regard débonnaire de l’un de ses anciens professeurs et d’un groupe d’étudiants, Jecks se lance. Et il voit les choses en grand : la porte d’entrée se recouvre entièrement de l’un de son personnage fétiche, un garçonnet aux cheveux ondulés et à la peau mate, ressemblant à s’y méprendre à Ntyalé, assis au volant de ce qui pourrait être une voiturette. Le résultat est top, rigolo, coloré et personnalisé !
Super moments, qui se prolongeront dans la soirée par un bon dîner, avant une petite visite d’un night market. Et en plus, on pourra rester dormir sur le Campus pour la nuit ! ***Retour aux réalités plus terre-à-terre avec le repérage en transports jusqu’au centre de Bangkok qui nous confirmera qu’on ne pourra pas faire autrement que nous rapprocher du centre pour pouvoir faire nos démarches…On profite encore d’une après-midi complète à flâner dans la galerie d’exposition des œuvres des étudiants, et à participer à une atelier poterie spécialement animé pour les enfants par les enseignants et étudiants de la fac !
Jolie parenthèse qui se termine, avant de nous lancer à l’assaut de la mégalopole bétonnée : direction l’immense building abritant entre autres les services de l’Immigration, à l’opposé de la ville. Car oui, il est déjà temps que nous nous occupions de la prolongation de nos visas! Autorisés à nous garer juste en face, nous serons donc bien positionnés pour que Loïc commence à faire la queue dès 05h, et il ne sera pas le seul ! Un monde fou arrive au fur et à mesure que le jour se lève ; et on a bien fait d’écouter les conseils de Carole et Mike, car notre passage au guichet après l’avoir rejoint se fera dans un timing parfait. Et hop, 280 euros et 30 jours de séjour en plus, done ! Il est temps maintenant de nous lancer à l’assaut de la partie plus centrale de la capitale, de ses innombrables échangeurs, et de ses bouchons, ses parkings surveillés mais n’acceptant pas les « séjours » longue durée…Heureusement, la conduite est plus disciplinée qu’en Inde (ils utilisent leurs clignotants !) et même dans un trafic dense, on se fait quand même moins de frayeurs. Nous atterrirons finalement en bordure de voie ferrée en travaux, près de la station de métro de Bang Sue. Sans doute le pire spot depuis le début du voyage, mais au moins, on ne sera pas dérangés !Au programme pour la suite : prolonger l’autorisation d’importation temporaire du camion et prendre des infos sur les fameux visas chinois, qui s’annoncent compliqués à obtenir. Rapidement réglé pour le premier ; en revanche, on est à la veille des célébrations des 70 ans de l’avènement de la République Populaire de Chine, ce qui veut dire, évidemment, portes closes pour le centre de demandes des visas…Bon, ce ne sera pas encore pour cette fois, mais au moins ça nous laisse le temps de bien préparer notre dossier…
Heureusement, ce petit flottement avait été anticipé, et nous pourrons nous occuper en passant une soirée très sympa en compagnie d’une famille française expatriée, avant de nous éloigner de la ville en direction du Maeklong Railway market, pour assister à l’attraction touristique quotidienne d’un des 3 passages du train reliant les stations de Ban Laem et de Maeklong, en plein milieu des étals de poissons frais, de fruits, légumes et autres denrées (bien souvent malheureusement emballés à grand renfort de plastique), que les commerçants s’empressent d’enlever juste avant qu’il ne circule à une allure, bien sûr, très raisonnable.
Puis ce sera Amphawa, grand marché au bord de l’eau, et d’où nous partirons en barque pour un joli moment de féerie nocturne à observer les lucioles illuminant les arbres comme des guirlandes. ***Après quelques jours passés dans les environs posés près d’un temple, à affiner notre planning pour les mois suivants, échanger avec les agences pour la traversée de la Chine, sympathiser avec les commerçants d’à-côté, essayer pour la dernière fois de démarrer la moto, et réparer un pneu à plat, cap sur Petchaburi, au sud-ouest (après un passage par la case garage pour une nouvelle « intervention » sur le système de freinage).
Nous serons agréablement surpris par la plage Choa Samran, sans prétention, et uniquement fréquentée (pour autant qu’on pourra le constater) par des locaux. Pas d’eau turquoise, ni de sable fin, mais le charme des petits restaurants, des cabanes de pêcheurs, et d’une eau calme et peu profonde, dont les enfants pourront bien profiter, même si quelques méduses viendront un petit peu gâcher la baignade. C’est là que nous rejoindront Claude et Alain (www.exploracy.fr), voyageurs au long cours bien connus de la communauté des « ioverlanders », et fraîchement de retour de France pour poursuivre leur périple en Asie du Sud-Est. Deux journées très sympas passées ensemble, et une nouvelle occasion d’échanger sur les passages de frontière vers le Cambodge, les choses à y voir, ainsi qu’au Laos. Batteries (les nôtres!) rechargées par ce bon air marin rafraîchi par quelques beaux orages, nouveaux phares arrière en place et fonctionnels (il était temps, depuis l’Inde !), et équipés d’un canoë gonflable gentiment donné par Claude et Alain, nous sommes prêts à repartir vers Bangkok qui se trouve sur notre chemin vers le Cambodge, pendant qu’eux poursuivent vers le Sud et les joyaux côtiers du pays qui, pour cette fois, ne sont pas sur la liste de nos prochaines étapes !